vendredi 7 mai 2010

Bang bang


Je m'en souviens pratiquement comme si c'était hier. J'étais dans une salle de cinéma. J'allais voir pour la première fois un film de Quentin Tarantino sur les conseils d'une amie. Les lumières se sont éteintes. Les premières notes de la musique ont résonné dans l'immensité de la salle de cinéma. Sur l'écran est apparue l'image. En noir & blanc, simple, pure, belle. Le visage de la mariée ensanglanté. Puis le coup de feu, le sursaut. C'est un début de film marquant, donnant incroyablement le ton du film et du style de Tarantino. Puis le générique sur cette même chanson.

Cette chanson je l'ai retrouvé quelques temps plus tard. Il s'avérait que la version de Nancy Sinatra dans Kill Bill Vol.1 n'était pas la seule. C'est ainsi que j'ai découvert celle de Sheila. Cette version française c'est dans un autre film que je l'ai également découverte, dans un court-métrage qui m'a marqué et que je vous recommande fortement. C'est une robe d'été de François OZON.


François OZON... c'est ma découverte. C'est le choc. Je suis au lycée et un jour je vais voir 8 femmes au cinéma. Ce fut un choc. Une révélation. Depuis j'ai vu tous ses films, courts, moyens et long-métrages. Si certains sont splendides et mieux réussi que d'autres, il y a une ligne conductrice certaine qui se dégage de sa filmographie, une cohérence dans son œuvre, dans son renouvèlement constant.

Je vous conseil vraiment : Sous le Sables / 8 femmes / Swimming Pool / Cinq fois deux / le temps qui reste / le Refuge. Bon en fait je vous les conseil tous. Les autres sont disons moins faciles d'accès. Notamment Ricky, qui est cependant un des films préférés de ma petite sœur. C'est une belle fable, un beau conte. Avec une fin pleine de poésie et à l'interprétation libre, comme la fin de Swimming Pool d'ailleurs.

Puis cette chanson je viens enfin de la retrouver à nouveau dans un film. Dans une bande-annonce pour être plus précis. Celle des amours imaginaires de Xavier Dolan. Xavier Dolan vous en avez peut-être entendu parler. C'est ce jeune auteur/réalisateur/acteur québécois qui a fait sensation l'année dernière sur la croisette avec J'ai tué ma mère et qui y revient cette année avec Les amours imaginaires.

Je n'ai jamais vraiment eu de relations conflictuelles avec ma mère pourtant son film m'a touché. Il m'a même retourné. Et cela faisait extrêmement longtemps que je n'avais pas vécu un truc pareil au cinéma. Il fait du cinéma comme on fait une thérapie. Il s'en défend. Mais pourtant tout est là. Vibrant. C'est éclatant de vérité. Et de beauté. Je ne sais pas vous mais j'ai toujours été sensible à l'esthétisme, à la beauté des images. Si bien que parfois lorsque la forme prend le pas sur le fond, ce la ne me dérange pas, contrairement à beaucoup de personnes.

Bref. Voilà un autre film que je vous recommande chaudement. Surtout si vous aimez le beau. Sans doute cette amour de l'esthétisme me vient de mes années d'études en Histoire de l'Art. Xavier Dolan et François OZON filment comme on vit. Ça respire, ça tousse, c'est dur, c'est heureux, c'est froid, c'est chaud, c'est l'art qui imite la vie.

Tarantino lui filme comme on peint un tableau. Kill Bill Vol.1 est selon moi un tableau. Une peinture mouvante, vibrante également. Composition, éclairage et le reste... il ne dépareillerait pas dans un musée d'art contemporain et aurait sa place.

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